D=?utf-8?Q?=C3=A9c=C3=A8s_d'Andr=C3=A9_?=G. Bourassa

Sylvain Lavoie sylvlavoie at YAHOO.COM
Thu Feb 10 23:50:57 EST 2011


Chers collègues, C'est avec consternation et peine que nous apprenons le décès d'André G. Bourassa, le 9 février 2011 à Montréal. André G. a été un des membres fondateurs de la SQET, un membre honorifique, ancien président du conseil, un mentor pour plusieurs d'entres nous et un ami. En mai dernier, l'Association de la recherche théâtrale au Canada le reçevait également comme membre honorifique. Je me permets de reprendre quelques extraits du texte de présentation afin de repasser quelques moments importants de sa carrière et pour souligner son apport au dynamisme des recherches théâtrales au Québec, au Canada et à l'étranger. André G. était Montréalais de naissance et il a passé la majorité de sa vie professionnelle ici, sauf un passage, dans le New Jersey, dans les années 1950, pour enseigner le grec, ainsi qu’un autre crochet de quatre ans, au cours des années 1970, à Ottawa où il était professeur de
 littérature française. Bien qu’il avait pris sa retraite, après une carrière distinguée à l’École supérieure de théâtre de l’Université du Québec à Montréal, André G. Bourassa demeurait professeur associé où il dirigeait des mémoires et des thèses et où il poursuivait ses travaux de recherche. La curiosité insatiable du professeur Bourassa, sa connaissance encyclopédique de tous les aspects du théâtre, sa compréhension des constituantes du théâtre — l’histoire, la dramaturgie, la performance —, ont contribué à la profondeur de son engagement dans la recherche et l’enseignement. Ainsi, a-t-il participé à de nombreux grands projets de recherche au fil des années, dont l’édition critique de l’œuvre complète de Paul-Émile Borduas aux Presses de l’Université de Montréal. Il a beaucoup écrit sur le Surréalisme et sur le mouvement automatiste québécois. Son ouvrage Surréalisme et littérature
 québécoise. Histoire d’une révolution culturelleet ses nombreux articles et introductions critiques font de lui une référence inévitable pour quiconque travaille sur le Québec moderne. Sa contribution à la recherche sur le théâtre québécois — tant la dramaturgie que la pratique théâtrale — depuis ses origines jusqu’aux écritures contemporaines, est incontournable. Ses ouvrages Les nuits de la Main (avec Jean-Marc Larrue) et Le théâtre au Québec 1825-1980. Repères et perspectives (avec Renée Legris, Jean-Marc Larrue et Gilbert David) et ses innombrables chapitres et articles de l’histoire du théâtre québécois, sa dramaturgie et son cadre esthétique sont un fonds que les prochaines générations de chercheurs se doivent de connaître. Interpellé par les recherches sur Shakespeare, il a été un membre actif du groupe de l’équipe de recherche « Shakespeare and Performance » de l’Université McGill avec
 lequel il a publié, notamment, un texte dans l’ouvrage Shakespeare and Character : Theory, History, Philology, Performance, sous la direction de Paul Yachnin et Jessica Slights. Les connaissances croisées d’André G. des études et pratiques théâtrales ont trouvé leur contexte idéal, en 1994, avec la création de « Théâtrales », un support hypertextuel de langue française. Ce site web comprend une bibliographie d’études théâtrales, une chronologie de l’activité théâtrale mondiale, un riche et juste glossaire de termes liés au théâtre, une étude des origines théâtrales québécoise, un répertoire de pièces baroques françaises ainsi qu’une bibliographie de pièces surréalistes (en amont comme en aval). « Théâtrales » fait écho aux intérêts variés et à son invitation aux autres chercheurs à s’engager véritablement dans la recherche théâtrale. Il a également créé la première liste de
 discussion théâtrale francophone sur internet, « Quéâtre ». Ce forum cybernétique comprend 660 membres de plus de 50 pays. André G. s’y est montré tantôt un webmestre engagé, tantôt un contributeur généreux. Récemment, il a rebaptisé la liste « Mascarène » en souvenir de Paul Mascarène le premier traducteur vers l’anglais, metteur en scène et comédien des pièces de Molière en Amérique du Nord. Il menait depuis plusieurs années un projet d’édition critique de longue haleine, amorçé avec le regretté Patrick O’Neill, sur la traduction de Mascarène du Misanthrope. Si je puis me permettre une anecdote, j’ai rencontré André G. à Ottawa, à la fin des années 1990, dans le cadre d’une conférence. Je n’étais qu’un étudiant en fin de premier cycle, mais il m’a fait sentir aussitôt que j’étais un interlocuteur digne d’intérêt et d’écoute. Il était curieux et donnait envie de prendre
 sur soi cette curiosité pour la recherche théâtrale. Au cours des quinze dernières années, j’ai souvent fait appel à sa mémoire et à ses connaissances. Nous sommes plusieurs à l'avoir fait, je crois! Il a toujours répondu sans délai, généreusement, me faisant découvrir des références inattendues, des détails insoupçonnés. Je voyais en lui un exemple d’une encyclopédie vivante de la chose théâtrale, une encyclopédie qu’on pouvait consulter, soit, mais surtout avec qui on pouvait échanger. C'est une bibliothèque interactive, dynamique, généreuse que nous venons de perdre. On nous indique que la famille recevra les condoléances au Complexe funéraire Alfred Dallaire Memoria au 1111 Laurier Ouest, Outremont, le samedi 12 février de 14h à 17h et 19h à 21h, et le dimanche 13 février de 14h à 17h. Une cérémonie sera célébrée au salon même le dimanche 13 février à 17h. Le conseil d'administration offre
 ses plus sincères condoléances à son épouse, à ses enfants ainsi qu'à tous les autres membres de sa famille.

Louis Patrick LerouxPrésident de la Société québécoise d'études théâtrales

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