call for papers SQET conference
Patrick Leroux
pleroux at VIF.CA
Tue Aug 2 23:07:25 EDT 2005
Call for papers -- appel a contributions
Forthcoming SQET conference...
Colloque de la Societe quebecoise d'etudes theatrales
Du 20 au 24 mai 2006 a Quebec
Ordre et desordre : perversion, hybridation
La question de l'ordre et du desordre, si elle semble trop vaste et
changeante pour etre un jour epuisee, n'en apparait pas moins d'une urgence
incontournable en regard de l'etat actuel de l'art theatral, mais aussi des
arts et medias en general.
En effet, pourquoi cette surenchere du monstrueux, de l'abject, de
l'horrible, du sordide ? Pourquoi cette fascination pour l'incomprehensible
et l'inhumain ? Pourquoi cette recherche des limites, de toutes les limites
? Pourquoi ce rejet systematique de l'ordonne, du beau, du paisible ?
L'hybridation des formes propose deja une maniere de resolution a
l'opposition manicheenne du beau et du sordide revendique.
Se gorge-t-on de ce qui a ete tabou, dans un passe pas si eloigne, en
faisant toujours semblant d'y croire, pour ne pas s'avouer que les nouveaux
tabous relevent maintenant du < positif > ? Que ce qui choque
veritablement, c'est precisement cette quasi impossibilite de representer
la beaute, la bonte, la permanence, l'altruisme, sans etre rejete avec
mepris sous pretexte de faire dans le moralisme et le sentimentalisme ?
Et l'accent mis sur la forme, sur l'exploration des nouvelles possibilites
sceniques, comme visee premiere d'une large proportion des ?uvres
actuelles, n'est-il pas le reflet d'un refus de dire ou de prendre position
?
La question, avant tout ethique, de l'ordre et du desordre sera au c?ur des
preoccupations explorees au cours du prochain colloque de la Societe
quebecoise d'etudes theatrales qui se tiendra du 20 au 24 mai 2006 a
Quebec.
Sans qu'il s'agisse d'imposer une direction obligee, la preference sera
donnee aux propositions de communication qui depasseront l'etude d'une
?uvre particuliere pour aborder des problematiques plus vastes en regard du
theme d'ensemble. Aucune epoque ne sera privilegiee : nous esperons toucher
au theatre latin tout comme au theatre immediatement contemporain.
Au nombre des questions abordees, se retrouvent :
Celle du point de vue : l'ordre et le desordre pour qui? Pour le
producteur, pour le subventionneur, pour le createur, le spectateur? Et
dans quel but? Car qui dit ordre suppose pouvoir d'etablir ledit ordre. Au
theatre, sur scene, dans une piece, dans un spectacle, cet ordre s'etablit
donc au nom de qui et de quoi ? La contestation de la figure du metteur en
scene n'est-elle pas la premiere marque d'une remise en question de l'ordre
ancien? Ces pratiques d'ordre et de desordre ne sont-elles pas avant tout
des pratiques d'inclusion et d'exclusion?
Celle de la poetique et de la dramaturgie : ordre ancien et ordre nouveau.
Ordre dominant, ordre minoritaire. Pourrait-on, a cet egard, parler plus
justement d'un nouvel ordre, qui consiste a integrer autrement la part de
desordre dont l'art, le theatre en particulier, s'est toujours accommode?
Questionner l'ordre et le desordre, c'est aussi questionner notre propre
maniere de mettre de l'ordre dans le theatre. La question des genres et de
leur evolution (et des regles qui les gouvernent) demeure pertinente. Apres
le < bien fait > dix-neuviemiste, le < bien defait > s'impose-t-il comme un
modele aussi immuable?
Celle du social : quel est le rapport entre l'ordre de l'?uvre et l'ordre
social d'une societe donnee? Quels types d'ordres et de desordres les
auteurs et metteurs en scene preferent-ils decrire? Quels sont ceux sur
lesquels ils font l'impasse?
Celle de l'esthetique : comment le regime de la representation se
trouve-t-il bouscule par l'abject et le monstrueux? Comment ce deploiement
de la souillure brouille-t-il les frontieres entre presence,
representation, irrepresentable et < surpresence >? Le recours au
monstrueux, ou la subversion en general, n'est-il pas, finalement, devenu
une veritable posture esthetique, quasi institutionnalisee ?
Celle de l'economie : la predominance du monstrueux ne vient-elle pas du
fait que le sensationnalisme fait vendre ? L'art, meme quand il se dit pur,
n'est-il pas, aujourd'hui, assujetti a l'ordre economique qui impose ses
recettes pour faire recette?
Quelques grandes conferences sont deja confirmees, notamment celles de
Jean-Marie Apostolides (Stanford), Francoise Dupont (Paris 7), Ollivier
Dyens (Concordia) et Jean-Pierre Ryngaert (Sorbonne nouvelle).
Organisateurs du colloque :
Caroline Garand, Louis Patrick Leroux et Irene Perelli-Contos.
Comite scientifique : Catherine Cyr (UQAM), Caroline Garand (Laval et
Oxford), Herve Guay (UQAM et Montreal), Helene Jacques (Laval), Samuel
Junod (Colorado), Louis Patrick Leroux (Concordia et Sorbonne nouvelle),
Irene Perelli-Contos (Laval), Tom Wynn (Oxford).
Veuillez faire parvenir, avant le 30 septembre 2005, vos propositions de
200 mots accompagnees d'une courte notice biographique par courriel a :
caroline.garand at lmh.ox.ac.uk et a pleroux at vif.com; ou par la poste a
l'adresse suivante:
Prof. Louis Patrick Leroux
Colloque Ordre et desordre
Departement d'etudes francaises
Universite Concordia
1455, boulevard de Maisonneuve Ouest
Montreal (Quebec) H3G 1M8
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